Hier je vous ai raconée hier, aujourd'hui je vous
Hier je vous ai raconée hier, aujourd'hui je vous raconte avant-hier... j'avais oublié mon texte sur mon bureau.
J'ai passé la journée hier à l'appartement à travailler avec Parimala, à réfléchir à ce que nous allions dire et à trouver une trame graphique pour le livre qui devra restituer le sens des travaux de ces deux derniers mois.
Un antipathique poisson que j'avais mangé la veille m'a retourné l'estomac toute la journée. Aujourd'hui je me sens mieux, mais je fais le vux de ne plus avaler d'animaux jusqu'à mon départ si je guéris ! hé hé à part des crevettes.
En fin de journée nous avions avancé avec Parimala. Sa rigueur et son enthousiasme m'inspirent. Ceci associé aux souhaits de Jérôme qui ne nous donne presque pas de contraintes, excepté que ce soit sérieux scientifiquement et beau et me fait toujours pleinement confiance, tout cela me donne assez d'énergie pour imaginer quelque chose, bien que si je sois pas un pro en la matière.
En fin de journée sous la pluie battante, je suis monté dans sa voiture. Nous sommes passés devant ce qui reste des vieilles villas coloniales en bois de Bandra, et des bungalows coincés entre les immeubles. Un certain nombre d'entre-elles, restaurées, blanches avec des bougainvilliers en fleurs et des caméras qui tournent devant appartiennent aux actrices et acteurs de Bollywood.
Je suis revenu en marchant dans les rues défoncées sous la pluie chaude, en faisant une escale dans un cybercafé pour envoyer le blog d'hier.
Maintenant je vais vous raconter ce que je vais faire durant le mois à venir car il ne faut plus tenir compte des prévisions d'avant le voyage que j'ai modifiées pour ce dernier mois.
Plusieurs raisons sont entrées en lignes de compte pour ces changements.
J'ai besoin d'un peu plus de temps pour travailler sur le livre et j'aime bien ma vie à Bombay.
Je ne veux pas terminer mon séjour indien parmi les touristes de Goa, et la mousson envahit toute l'Inde.
Il fallait donc imaginer quelque chose de mieux, le Sikkim ! J'ai puisé mon inspiration dans « Tintin au Tibet », et les explorations d'Alexandra David-Neel.
Je vais donc continuer à travailler à Bombay jusqu'au 22 et le 22, aïe aïe aïe j'y crois pas, je prends un avion pour Calcutta et je remonte dans un petit avion qui va me conduire dans la chaîne de l'Himalaya. Je me poserai à Bagdogra l'aéroport le plus au Nord où je retrouverai Erik arrivé de Chandigarh via Delhi. Bagdogra est à 90 km au sud de Darjeeling.
A Bagdogra nous devrons nous procurer un permis d'entrée pour le petit royaume himalayen du Sikkim coincé entre le Tibet, la Chine, le Népal et le Bhoutan.
Le lendemain si le temps le permet nous prendrons le train qui rejoint Darjeeling en neuf heures. Il grimpe donc sur les pentes de l'Himalaya à la vitesse moyenne de 10 km/h
Nous nous poserons quelques jours à Darjeeling au milieu des plantations de thé, des monastères bouddhistes, des yaks et des tibétains en nombre depuis l'annexion du Tibet par la Chine.
Si le temps le permet, et s'il ne pleut pas trop, nous monterons dans une jeep, passerons la frontière du Sikkim et arriverons à Gangtok après une journée de route. Nous en redescendrons aux alentours du 30, reprendrons l'avion pour Calcutta le 2 et profiterons de cette escale obligée à Calcutta pour y passer une nuit et une journée. Je vais encore repartir le cur brisé Le 3 nous revenons sur Bombay où Erik prendra un avion pour Anvers et moi je me réinstallerai pour travailler jusqu'à mon retour le 15.
Si vous vous référez à la carte publiée au tout début du blog, vous situerez Darjeeling et le petit royaume du Sikkim, à l'extrême Est de la carte, entre le L de Népal et le B de Bhutan.
Tout cela me paraît irréel car le Sikkim est le pays mythique par excellence. C'est là que réside le Yeti, c'est ici aussi, dans la mythologie tibétaine que serait tenu caché le Gocha-La, « la passe vers le nouveau monde », un Eden où règnent le bonheur et la sérénité, où la maladie et la mort n'existent pas
C'est surtout un des pays qui m'a le plus fait fantasmer depuis des années en lisant les études et les journaux de voyages d'Alexandra David-Neel.
Il y des monastères bouddhistes de différentes sectes nichés partout, le chamanisme y est encore très présent et la population est divisée en trois ethnies auxquelles il faut ajouter les tibétains ; les Lepchas, animistes, qui ont une langue et une écriture très sophistiquées, les Bhutias qui sont tous artistes musiciens et poètes, et qui vivent sous des tentes.
Ce sont les femmes qui paraît-il couvertes de bijoux détiennent le pouvoir économique et qui jouissent d'une liberté sexuelle totale. Quant aux hommes ils occupent leurs journées à peindre, chanter et faire de la musique
Par ailleurs j'ai lu que la polyandrie y était largement pratiquée, mais qu'est-ce que c'est que la polyandrie ? Je n'ai pas de dictionnaire avec moi, quelqu'un pourrait-il me renseigner ?
Et puis les népalais qui vivent en communauté, partagent tout, cultivent les terres et pratiquent le chamanisme.
Voilà un petit préambule
Pour l'heure je suis à Bombay, nous avons passé la matinée à nous procurer les billets d'avion dans une minuscule agence où nous nous sommes encore rendus compte de la fantaisie des indiens en toutes choses. Puis je suis retourné voir la mer déchaînée et les amoureux qui prennent les mêmes expressions que les acteurs des films indiens à la Pointe de Bandra et suis revenu travailler à l'appartement.
Rajuk vient de rentrer et c'est amusant de vivre dans cet appartement avec cet inconnu très gentil qui s'occupe de moi. Il se met en colère lorsqu'il trouve que je ne mange pas assez, et me demande quatre fois si j'ai mes clés dans ma poche lorsque je quitte l'appartement. Par ailleurs j'ai l'air de beaucoup l'amuser et le fait que je prenne la télévision en photo le fait hurler de rire, quand je mets mes lunettes aussi, ça je ne sais pas pourquoi.
Des bises,
Pascal