The ghost of Gateway

 

Depuis 24 heures, je travaille et je fais la fête.

Normal, je suis à Bombay, tout le monde travaille et fait la fête…

Mercredi soir après avoir rencontré l'artiste Shilpa Gupta

( http://www.blessed-dandwidth.net ) nous avons fêté l'anniversaire d'Erik chez Olive.

Au moment où nous nous y rendions en rickshaw, une tempête s'est abattue sur Bombay, les rues étaient inondées les rafales de vent envoyaient des gerbes d'eau et les rickshaws continuaient à rouler, c'était très agréable de se faufiler dans cette minuscule machine qui ressemble à un insecte au milieu de ce déluge.

A la fin du repas, les serveurs nous ont demandé de remplir une fiche d'appréciation et se sont rendus compte que c'était l'anniversaire d'Erik. Trois minutes après ils sont arrivés avec des feux d'artifice et un gros gâteau au chocolat sur lequel ils avaient inscrit son nom.

Hier j'ai travaillé à l'appartement, et suis descendu vers Colaba en fin de journée au moment où les embouteillages sont les pires. J'ai mis presque deux heures pour rejoindre le sud de la presqu'île. Les voitures ne bougent pas, on étouffe à l'intérieur à cause de la pollution, les vaches au milieu de la route ne bougent pas non plus, et la foule à pied sous la pluie passe entre les voitures. Là aussi c'est une vision d'apocalypse, excepté qu'on ne lit aucun stress sur les visages et que tout le monde sourit toujours. 

Nous avons pris un apéritif en compagnie d'un vieux professeur de droit, avons descendu Colaba par le bord de mer devant Gateway et nous sommes dirigés vers l'Athéna, une boîte de nuit où l'Alliance Française invitait pour la fête de la musique, avec quelques jours d'avance, des DJ français.

Excellente musique et toute la jeunesse branchée de Bombay.

Nous avons bu, regardé, parlé et fait connaissance. J'ai discuté longuement avec un jeune Parsi, Adi, qui enseigne le français. A deux heures, il m'a invité à aller marcher dans Bombay de nuit. Les avenues étaient magnifiques, désertes sous une pluie fine, avec la mer d'Oman déchaînée, les gros bâtiments victoriens faiblement éclairés, les arbres arrachés après la tempête au milieu de la chaussée, les corbeaux qui sautent, les chauffeurs de taxi endormis dans leur voiture, les immeubles sombres, et même de gros rats placides qui font leur promenade sans me faire horreur en même temps que quelques personnes qui se carressent sous les porches car les appartements sont trop petits et encombrés.

J'ai adoré ce décor et la gentillesse d'Adi...

A un peu plus de trois heures j'ai dû réveiller un chauffeur de taxi qui m'a ramené à Bandra.

La pluie s'était remise à tomber fort, et le chauffeur au lieu de s'en protéger a ouvert grand les fenêtres pour qu'elle nous asperge. Encore une chose que j'apprécie chez les indiens c'est leur rapport à la pluie. Bien qu'ayant des parapluies ils ne s'en protègent pas réellement, ils la goûtent. Dans les rues on peut voir des silhouettes immobiles, les vêtements trempés, laisser la pluie couler calmement. Le plus drôle c'est que même les chiens sont comme ça, j'en ai vus avec de l'eau jusqu'au museau ne pas bouger d'un cm pendant vingt minutes.

De grosses bises,

Comments

[pascal]

Je crois que c'est encore autre chose que je cherche a definir... qui a a voir avec le tout.
Les indiens font partie d'un tout et vivent les manifestations de ce tout... En meme temps il est vrai qu'on a toujours l'impression qu'ils regardent les choses comme s'ils etaient a un spectacle. Vous voyez ce n'est pas clair... je vais y reflechir...
Merci pour les incantations de Kali!
Amities,

[Guîta]

Quelques vers de Bataille :
Dix cent maison tombent
cent puis mille morts
à la fenêtre de la nue.....

La suite sur mon blog:
http://shakti.canablog.com

[Guîta]

ce rapport entre les Indiens et les éléments naturels... une sorte de passivité? sage acceptation vis à vis d'un sentiment d'impuissance? ou tout simplement habitude?
La mousson m'a toujours affolée. Je ne suis pas une vraie indienne.
Amitiés Guîta