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L'INDE
4 juillet 2004

Calcutta encore....

N'ayant pas réservé ma chambre à l'avance, je dois passer une nuit dans l'hôtel à côté du Fairlawn avant d'y revenir demain matin, toutes les chambres étaient réservées ce soir. Mme Smith, Farid (le réceptionniste de nuit), et le réceptionniste de jour étaient tellement confus qu'ils multiplient les gentillesses. Je prends mes repas au Fairlawn…

Ce matin, j'avais envie d'aller voir la synagogue de Calcutta. J'ai vu celle de Cochin, celle de Bombay et l'histoire et les histoires qui tournent autour de ces lieux m'a donné envie de voir celle de Calcutta.

Le premier taxi que j'ai pris m'a conduit au sud de Calcutta, dans des quartiers que je n'avais jamais vus, mais bien loin de la synagogue. Nous avons tourné une bonne heure dans toutes sortes de rues… Plutôt que de m'impatienter, j'ai regardé le décor des rues de Calcutta un dimanche matin en écoutant son flot de paroles hindi. Je me demande tout ce qu'il a pu me dire pendant cette heure où il ne s'est pas arrêté de parler. Les rues presque vides comparé aux autres jours, la chaussée apparaît encore plus éventrée et défoncée, les ambassadors rebondissent dans les trous et les tranchées creusées, sur le côté et parfois au milieu la fumée des feux pour sécher les affaires après la pluie de la nuit, les énormes corbeaux qui sautent, et les gens qui commencent à s'éveiller et à faire leur toilette. Au milieu de tout ça des silhouettes élégantes, en famille, qui montent dans des ambassadors épuisées pour fêter le dimanche quelque part…

Le décor est désolé, et l'atmosphère à quelque chose de tragique et de très sereine à la fois. C'est toujours le même paradoxe de Calcutta.

Après cette petite heure à tourner avec le chauffeur qui ne savait plus que faire de moi, j'ai compris que je devais changer de taxi pour voir la synagogue. Un autre taxi m'a conduit dans le quartier, près de China Market et là j'ai commencé à chercher la synagogue.

Je suis parti à 9 heures du Fairlawn et à midi je ne l'avais toujours pas vue. Ce n'est pas que j'étais si acharné à la trouver, mais je me suis pris au jeu de la chercher, car quand on cherche quelque chose dans une ville qu'on connaît mal on découvre des milliers de choses sur son chemin. De fait j'ai arpenté pendant 3 heures les ruelles autour de China Market, assisté par soixante compagnons différents, rieurs, qui m'ont conduit d'abord à l'église orthodoxe grecque, puis à la très belle église arménienne, en marqueterie de marbres blancs et nichée dans un jardin enfoui dans un quartier de ruelles très anciennes. Ensuite dans une belle mosquée verte, en désespoir de cause ils m'ont même conduit dans un cinéma le Louxor ou le Pyramide… peut-être le Cleopatra, je ne me souviens plus. La pluie s'est remise à tomber et j'ai décidé de revenir déjeuner au Fairlawn, quand j'ai remarqué le bâtiment rouge de la synagogue devant laquelle j'étais passé 5 ou 6 fois. Elle était fermée seulement aujourd'hui. J'ai expliqué que je venais de Paris pour la photographier et que je faisais un reportage sur les synagogues asiatiques. Quelqu'un s'est chargé de téléphoner au rabbin de Calcutta, pour lui expliquer, et dix minutes après je me suis retrouvé dans la synagogue, avec tous les lustres éclairés, et les ventilateurs en marche…

Je suis revenu sous une énorme averse au Fairlawn, j'ai fait la sieste sous le ventilateur, je vais poster le blog et tout à l'heure Farid doit passer prendre le thé. J'avais sympathisé avec lui lors de mon premier séjour, et c'est l'indien le plus réservé et timide que j'ai rencontré.

Ce soir je suis invité à dîner chez les parents du pas du tout timide ni réservé Hritik.

Une journée avec mes copains bengalis…

C'est mon cinquième dimanche à Calcutta !

Des bises à tout le monde,

Pascal

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