Mercredi
Depuis 24 heures seulement en Inde.
Réveil tard. La chaleur est bien plus forte qu'hier mais pas dérangeante encore, au
contraire. Grosse poussière rouge sur Delhi aujourd'hui ; la poussière du Rajasthan et la pollution.
Je pars en rickshaw visiter le chantier d'un très jeune architecte français rencontré la veille.
Il a 33 ans, a quitté la France depuis plusieurs années, parle hindi, vit à Delhi, et a construit
depuis, plusieurs bâtiments en Inde dont l'Institut de Recherche, très beau, de Pondichéry,
une villa aussi avec de vrais parti-pris contemporains qu'il me fait visiter ce matin à Delhi.
Vérandas de verre, moucharabieh métalliques dans le verre, granito noir et marbre blanc, cour
intérieure, terrasses plantées de cactus et de beaux volumes. Villa suspendue au dessus du sol.
J'aimerais assez vivre là, ou à défaut y voir mon travail accroché.
La façon dont le chantier s'organise est fascinante, quatre fois plus de personnes qu'un
chantier en France, des femmes en sari et des hommes en dhoti qui taillent accroupis les
pierres, poncent le sol etc. et dans les pièces vides les ouvriers endormis deux par deux.
On peut imaginer que l'organisation du chantier n'a pas tellement changé depuis la
construction du Fort Rouge. Peut-être que si, quand-même. Je ne sais pas.
Nous roulons en vespa dans New Delhi. C'est une succession d'avenues et de rond-points, qui
n'en finissent pas, avec des villas dans les arbres et la vie dans la rue. On roule sur des
kilomètres pour se rendre d'un point à un autre.
Je ne comprends pas comment le plan s'organise, de temps en temps je croise l'énorme
perspective sablonneuse de Lutens, puis je me perds à nouveau.
Il m'emmène déjeuner dans un petit resto de quartier avec des toiles cirées. Ouf de vrais
indiens !
C'est bon de retrouver leur calme et leurs sourires, et de manger un dosaï sous les ventilos.
Retour à l'ambassade en rickshaw, premières apparitions de lépreux et d'hommes araignées
dans les embouteillages. Je ferme les yeux et les ouvre
il va falloir s'habituer mon kiki !
Bureau de Jérôme, téléphone à Ahmedabad pour organiser le work shop et la
conférence. Chaque fois que je dis que je ne parle pas anglais, les indiens me disent : no
problem, you speak english !
D'accord !
Vernissage avec Jérôme, dans un bâtiment rouge genre Rockefeller Center à New-York.
Ce soir c'est l'anniversaire de Ravi Shankar (84 ans), Jérôme s'y rend.
Vernissage grandiloquent.
A New-Delhi on vient d'apprendre qu'un immense chorégraphe dont je ne parviens pas à
retenir le nom, ami justement de Ravi Shankar est mort ce matin.
Minute de silence, mantras tibétains et fumigènes, c'est kitch, mais en Inde le kitch a du sens,
ce n'est donc plus du kitch.
Je retourne dîner seul dans le resto popu où j'ai déjeuné à midi. On y est bien.
Blog et Email
Mes amis,
Les quelquefois où je me retrouve devant un poste Internet, j'essaye d'envoyer un email mais
ils semblent ne pas partir
Pour l'instant c'est donc le blog qui paraît le mieux fonctionner.
En tout cas je pense à tout monde et j'entends même souvent devant ce qui passe devant mes
yeux les phrases ou les rires que chacun pourrait faire
Pas mal, cette poly-vision pour voir
l'Inde !
Je vous disais
la caravane !
En tout cas elle me sera précieuse pour continuer la route !
Des bises à tous !