Le monde d'Apu
Fini pour la première semaine j'ai été obligé d'imaginer quelques arguments pédagogiques pour disposer de mon samedi, car ce qui était prévu c'était la semaine indienne ; lundi à samedi compris.
Toutefois je suis certain que mes arguments sont justes ! Nous les avons laissés plongés dans photoshop, et selon les chercheurs ils vont y passer tout leur temps tous ensemble du réveil au coucher par 4 °. Je ne leur explique rien, je leur montre silencieusement une démonstration, une seule fois et à partir de là c'est incroyable de les voir s'aider pour comprendre.
Parimala a voulu que le logiciel reste en français et c'est très drôle de les entendre s'expliquer mutuellement en bengalis, avec au mileu et avec un accent pas possible : ouvrir, affichage, esthétique, coller, saturation etc
Ce matin nous nous sommes promenés dans le village, afin de leur faire photographier ce qu'ils avaient envie pour pouvoir le transformer ensuite sur l'ordi.
Hier tout s'est passé calmement, mais aujourd'hui avertis de notre promenade nous avons dû
nous arrêter avec Parimala dans les maisons des parents de chacun des enfants. A chaque fois ils déroulaient une natte au sol, et nous apportaient du thé, ou des ufs à la coque, du riz soufflé, des noix de coco
J'ai été ravi d'être invité à rentrer dans ces maisons ; pour ceux qui ont vu « Le Monde d'Apu » de S. Ray, c'est très exactement la même chose. Les maisons, les enfants, les animaux, le sol, les grand-mères, les étangs, les cours, les intérieurs, les gestes, sont les mêmes. Presque rien, mais pas de misère et beaucoup de calme. Nous avons rencontré trois fous, non pas que je pense qu'il y en ait plus qu'ailleurs, mais ils vivent dans la communauté. Il y en a un échevelé qui avait un trident à la main et criait, j'ai pensé que c'était un saint dévoué à Shiva mais les enfants m'ont dit que non.
Retour à Calcutta, grosse sieste cet après-midi. Grand plaisir de retrouver le bordel après le calme je crois que je pourrai vivre à Calcutta un bon moment.