DELHI

Delhi, cet après-midi.

Vol de nuit arrosé aux côtés d'un vieil historien indien, communiste, athée, et marié à une allemande.

Nous avons parlé toute la nuit, très vite ivre, il s'est laissé aller à parler, anglophone mais francophile... j'ai essayé de voir où en était ma capacité à parler anglais; avec quelques cognac ce n'est pas catastrophique... Nous avons parlé de Roy, le communiste bengali sur qui Arnold a tourné il y a un mois à Calcutta... Il était surpris qu'un français connaisse son existence.

Arrivée à Delhi à l'aube... la brume, la chaleur moite, l'odeur de bois brûlé, de parfums et de pourriture, les indiens qui se réveillent sur le bord de la route et font leur toilette... les vespas avec une famille de cinq personnes, tous avec lunettes noires, stoïques et détendus dans les embouteillages du matin... Kali qui tire la langue et arbore ses colliers de crânes sur le tableau de bord de l'ambassador qui me conduit à l'hôtel. Musique Hindi histérique dans la radio...

Négociation de la chambre, durant une petite heure... mais j'ai celle que je voulais, la seule qui donne sur le jardin. Quelques légères appréhensions, "qu'est-ce que je fais là?"... mais les dernières crispations se laissent dériver et la moiteur extérieure donne envie de ne pas lutter.

Me suis écroulé de sommeil et ai dormi jusqu'à midi. J'ai appelé Jérôme à mon réveil... il est venu me chercher et m'a conduit pour me souhaiter la bienvenue, au restaurant de l'hôtel Impérial *** sur le guide michelin.

Incroyable palace, où les chefs de cuisine sont français.

Même hôtel également (mais en 1982 il était vétuste) où Martial Raysse et Sophie Calle ont consommé leur rupture et dont la chambre est reproduite à beaubourg en ce moment. Chambre 38...?

Pas de "douleur exquise" à l'Impérial, pour moi c'etait il y a quelques semaines derrière.

Discussion avec Jérôme sur l'organisation des mois à venir. Ca me donne envie son enthousiasme communique vite avec le mien... je vais bosser, beaucoup je pense, mais je vais être assez bien accompagné et en tout cas pas lâché dans le vide...

Après-midi à l'ambassade où j'expose le projet... Appel du directeur de l'alliance française de Calcutta qui m'attend, viendra me chercher à l'aéroport, et me fait la meilleure impression, rieur, détendu, de l'humour...   il est d'Avignon, amusant d'entendre mon accent dans ce contexte!

Appel aussi du directeur de Ahmedabad... qui me logera chez lui, durant les quatre journées de travail intensif au National Institute of Design... (artistes indiens en nouvelles technologies).

Je retrouve Bharati, le secrétaire tamoul qui organise toute l'infrastructure... j'adore son rire! La secrétaire à côté m'invite à son mariage près du Bhoutan le 2 mai !

"C'est juste à 16 heures de train de Calcutta"! rire....

Et bizzzz à tous tous tous...

Je suis bien!

Comments

[Dominique]

Finalement très bref et très discret, le blues de l'arrivée. Ne reste donc plus que le meilleur !
Muchos besos

[gauthier]

Yeah... Le largage du Pascal Monteil s'est bien opéré sur ces terres polysensorielles. Tu peux ouvrir les capteurs maintenant... Profite bien.

[taryck]

C'est un plaisir de te lire...
On entendrai presque le bruit des rickshaws.
Je t'ai laissé un message sur ta boîte...Rien d'important mais répond vite si tu peux!
Biz

[Frederika]

En fait tu as un excellent odorat. Malgré ce que tu en dis. Et ton anglais a l'air pas mal non plus, hihi. Tu t'es demandé ce que tu étais venu faire là... excellente disposition, que tu ne le saches pas d'avance, la meilleure ouverture. Tu es bien, c'est l'essentiel. Je ne te sens pas loin de nous, bizarre... Et super! Et ce n'est pas seulement par le blog... Le Master continue de s'occuper des doublons... Avant de partir à la fac, tout à l'heure, il m'a dit:"Bon je vais chercher Pascal... à Delhi!" Gros bisous.
Frederika